Troisième Acte : Du témoignage au récit collectif

Du 10 au 13 décembre 2024 à Liévin

Le CAP – Centre des Arts de la Parole, la Ville de Liévin et l’État s’associent pour créer un parcours artistique et citoyen, en trois étapes, conçu spécifiquement pour le territoire de Liévin, mené par les équipes du CAP et piloté par la Zelda Bourquin, dramaturge, comédienne et pédagogue, collaboratrice artistique du Centre des Arts de la Parole.

Il réunit les directeurs et directrices de Centres sociaux, ainsi que leur personnel, des enseignants et enseignantes, des personnels municipaux et élus, pour découvrir en groupe les enjeux des 7 arts de la parole. 
Ces journées de formation et d’expérimentations sont le socle du travail de création à venir. 

Pour faire vivre ce récit au plus près du terrain, Zelda nous raconte…

© Ville de Liévin

C’est la dernière semaine pour notre résidence de création-formation « La ville qui voulait parler ». Après avoir exploré l’écriture, la photo, nous lançons cette semaine, celle de la voix, de la parole en enregistrant les participants à l’aide d’un appareil Rode Caster pro amené par Julie Crantelle. 

Le travail se fait plus intimiste avec une session d’enregistrement proposée à chaque participant pour mettre en voix le texte écrit et faire parler le lieu de la ville choisi. Chaque personne a entre 15 et 30 minutes pour affiner son interprétation au micro, réussir à parcourir l’ensemble de son texte sans accrocher les mots.

Je décide d’inviter les participantes et participants à murmurer, à explorer une manière de chuchoter le texte, comme si, le lieu, prenait la parole pour la première fois et venait glisser une confidence à l’oreille de qui voudra. J’observe que cette direction permet d’éviter l’écueil de l’interprétation tout en donnant une intention juste.

En quelques journées, nous avons donné voix : au Terril 74 de Loos-en-Gohelle, au Temple Protestant de Liévin, au Lidl et Mosquée-Calonne, à l’école maternelle Arthur Lamendin, au stade Rollencourt, à la place Gambetta, l’école de danse Moov’studio, Les Grand Bureaux, Le quartier Vent de Bise, Le bois de Riaumont, la photo commémorative de la Sainte-Barbe, le centre culturel et social Les Hauts de Liévin Edouard Pignon, le jardin public Jules Bédart, le Centre Nautica, le squat sympa, la Chapelle du Sacré Coeur, la maison d’enfance rue Maximilien Sully, la médiathèque des Rousseaux, la fresque commémorative, l’ancienne Crèche Simone Beauvoir, le Collège Pierre et Marie Curie, et l’Église Saint-Amé.

Écouter tous les lieux qui se racontent

© Julie Crantelle

© Julie Crantelle

© Julie Crantelle

© Julie Crantelle

© Julie Crantelle

La Ville de Liévin m’apparaît par l’entremise d’une photo, d’un texte, d’un regard subjectif. Elle m’apparaît comme un tableau impressionniste, par petite touche, elle se recompose à partir de la multiplicité de regards subjectifs, sans pour autant perdre son unité.

Faire parler un “non-humain” implique de se mettre dans une certaine disposition tout à fait particulière : une responsabilité – tacite s’engage entre la personne et le lieu à qui elle donne voix. Comme d’un commun accord, le lieu permet à la personne d’exprimer son point de vue, et l’engage en même temps à le formuler depuis un manque : ce lieu ne parle pas, ce que je vais lui faire dire, nous engage, tous les deux. C’est donc un espace commun, une représentation d’entre-deux qui naît.

C’est, il me semble une des particularités de la parole théâtrale, cette capacité à se mettre à la place du personnage, de se faire autre. Je le vois encore plus nettement comme une capacité dans la sphère citoyenne à éprouver plus finement ce que peut vivre, ressentir, penser autrui.

Le dernier jour, le vendredi soir, nous réceptionnons les tirages photos. 

Une expérience sociale singulière vécue et incarnée par les participants et la ville

La Ville de Liévin nous parle en images, en mots, en sons, en bruits, en paroles, en dimensions, en formes, en couleurs…

Ce parcours artistique et citoyen unique invite perpétuellement à découvrir la ville en même temps qu’elle en révèle à la fois, un vécu, un instant présent, et une projection des émotions de liévinoises et liévinois qui l’animent.

Ce regard attentif et cette vigilance particulière sont rassemblés dans un vaste projet d’enregistrements audio à découvrir et écouter dès maintenant sur Soundcloud.

Écouter tous les lieux qui se racontent

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Et si vous aussi vous souhaitez imaginer un parcours sur votre territoire avec le CAP,
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