Premier Acte : Faire parler la ville

Du 15 au 19 octobre 2024 à Liévin

Le CAP – Centre des Arts de la Parole, la Ville de Liévin et l’État s’associent pour créer un parcours artistique et citoyen, en trois étapes, conçu spécifiquement pour le territoire de Liévin, mené par les équipes du CAP et piloté par la Zelda Bourquin, collaboratrice artistique du Centre des Arts de la Parole.

La première étape s’intitule « Faire parler la ville ».
Elle réunit les directeurs et directrices de Centres sociaux, ainsi que leur personnel ; des enseignants et enseignantes, des personnels municipaux et élus, pour découvrir par groupes les enjeux des 7 arts de la parole. 
Ces journées de formation et d’expérimentations sont le socle du travail de création à venir. 
Un temps fort de conclusion de cette première étape s’est tenue à Liévin de la première Odyssée de la parole du CAP, « Que peut la parole pour s’en sortir ? ».

Pour faire vivre ce récit au plus près du terrain, Zelda nous raconte ce premier acte…

© Julie Crantelle

Chaque art vient nourrir un aspect fondamental de notre humanité

Nous avons rencontré les quatre entités qui se sont constitués pour participer à notre création-formation.

Les groupes sont fait selon des corps de métiers. Des personnels des CCS (Centres Culturels et Sociaux), des personnes travaillant dans le champ de l’éducation et de la jeunesse plus spécifiquement, un groupe d’élu.e.s, et un groupe diversifié d’habitants et d’agents de la mairie.

Rapport au temps et écoute

Ce qui m’a marqué, c’est le constat d’un rapport au temps dégradé

Un sentiment de vitesse et de pression permanente évoqué par bon nombre des participant.e.s. Le théâtre qui est mon outil socle, a cette vertu d’être une pratique qui joue avec l’espace et le temps et qui permet de créer une autre temporalité.

En prenant le temps de nous pencher sur les arts de la parole, on observe que chaque manière de parler offre une qualité relationnelle et vient répondre à un besoin spécifique. 

En affinant nos manières d’écouter les autres parler et nous-mêmes, nous pouvons plus précisément sentir et comprendre les besoins qui se jouent derrière nos manières de nous adresser les uns aux autres. 

Écouter, comment nous parlons. Comment nous nous parlons. 

J’invite les participant.e.s à identifier les arts de la parole qu’ils pratiquent au quotidien, et ceux dont ils se sentent éloignés. 

Je pense qu’un être humain a besoin de pouvoir diversifier ses manières de dire, de parler le monde, et du monde, car elles reflètent des modes d’êtres complémentaires.

© Julie Crantelle

Au service de qui et de quoi parler ?

La première partie de l’après-midi s’est orientée sur les arts de la parole. Beaucoup d’informations. Julie prend quelques photos. Je tente de transmettre au mieux, la clarté que j’ai pu acquérir par mon double métier de comédienne de théâtre et de pédagogue sur les arts de la parole. 

Pendant la deuxième partie de la journée, nous proposons de réinvestir notre corps par le théâtre et d’emmener tranquillement le groupe vers la partie création de notre résidence : faire parler la part silencieuse de la ville de Liévin. 

Se mettre dans le point de vue d’un bâtiment, d’un inconnu, d’un lieu. 

Dans le théâtre, on appelle cela l’écriture située, ou dramaturgie In situe. Cette méthodologie peut-elle amener un regard différent sur une ville : comment la multitude des écritures des participants va contribuer à donner un autre portrait de la ville ?

 

Vivre d’autres vies, s’autoriser à se découvrir, inconnu, par les arts de la parole

« Faire l’éloge de l’inconnu, de la surprise qui dépend de soi et fait se connaître inconnu dans l’autre ». Il y a ce vers d’un poème de Jean Pierre Siméon, et j’ai le sentiment qu’avec les arts de la parole, il s’agit d’inviter chaque individu à s’autoriser des manières de parler, de s’exprimer et d’interagir, différentes. Tout humain, tout citoyen, peut avoir besoin de faire récit, de faire débat, de transmettre un savoir, d’incarner un rôle, d’inventer par la poésie. Chaque art vient nourrir un aspect fondamental de notre humanité.

Alors quand Sophie*, une participante qui se sent très éloignée des formes artistiques de la parole écrit un texte de nature théâtrale qui explore un registre émotif, c’est une part d’elle-même qui se laisse voir, et c’est donc un nouveau regard qu’elle s’autorise à porter sur elle et sur ce qui l’entoure.

© Julie Crantelle

Retrouvez les temps forts en capsules sur notre compte Instagram. Et si vous aussi vous souhaitez imaginer une Odyssée de la parole avec le CAP, écrivez nous à : contact@centredesartsdelaparole.fr