Liévin, la ville qui voulait parler
Le CAP – Centre des Arts de la Parole, la Ville de Liévin et l’État s’associent pour créer un parcours artistique et citoyen conçu spécifiquement pour le territoire de Liévin. Il s’agit d’un parcours ludique en trois étapes, mené par les équipes du CAP et piloté par la Zelda Bourquin, collaboratrice artistique du Centre des Arts de la Parole.
Par la création, la formation, la réflexion partagée, ce projet sur-mesure a pour objectif de faire émerger chez les Liévinoises et Liévinois qui y prennent part, une nouvelle lecture du territoire, au gré de l’espace et du temps, et à travers une pensée collective. Comment faire parler la ville ? Faut-il parler de son histoire, de son évolution architecturale et urbanistique ? Du tissu socio-économique qui la compose ? Des lieux qu’on y trouve et des personnes qu’on rencontre ? Comment attrape-t-on l’essence d’une ville – ce qui fait qu’elle vibre comme un larynx ?
Nous rendons compte de cette expérience sous forme de trois actes répartis sur une période de deux mois. Le premier traite les façons de faire parler la ville à travers les sept arts de la parole ; le deuxième s’intéresse à la place des récits incarnés dans la ville ; et le troisième vise une restitution collective de la démarche suite à un retour d’expérience des habitants.
Pour faire vivre ce récit au plus près du terrain, Zelda nous raconte…
« J’ai imaginé “La ville qui voulait parler” en échos avec la recherche de Camille de Toledo autour du Parlement de la Loire dans son livre Le fleuve qui voulait écrire. En 2021, pour la première fois en Europe, il a été donné à un fleuve la possibilité de s’exprimer et de défendre ses intérêts à travers un système de représentation multiple et inter espèces.
Comment cette démarche, initiée pour un fleuve, nous donne-t-elle des pistes pour redonner un récit collectif à une ville ? Eh bien en écoutant et faisant parler les personnes qui la pratiquent : celles qui y vivent, celles qui y habitent, celles qui y travaillent, celles qui y grandissent, celles qui la représentent. Si Liévin pouvait parler, qu’aurait-elle à nous dire ? Si la ville comme territoire fait de bâtiments, d’axes de circulation, de patrimoine, si ces entités pouvaient elles aussi porter la voix, que diraient-elles ?
À partir de cette hypothèse, d’une parole située, la résidence réunit des personnes volontaires pour découvrir et se former aux arts de la parole pour ensuite “faire parler” la ville de Liévin.
Nous sommes deux artistes pour mener ce projet, Julie Crantelle, comédienne et metteure en scène et moi-même, Zelda Bourquin, comédienne et dramaturge. »