Les 7 arts de la parole

Qu’entendons-nous par les arts de la parole ? Nous ne les réduisons pas à l’art de la parole, synonyme d’éloquence. Notre société souffre justement de la réduction de la parole à l’éloquence, et de la réducion de l’éloquence à la performance.

Nous considérons au contraire les arts de la parole comme pluriels. Alors qu’ils sont d’ordinaire assimilés au conte, au récit, à l’oralité, voire au théâtre, nous leur donnons un sens inédit. Nous concevons et définissons comme arts de la parole les arts qui ont pour enjeu le déploiement de la parole au sens fort – dans toute son essence, tout son sens et toute sa puissance.

Nous en retenons sept : le théâtre, la poésie, le récit, l’éloquence, la conférence, le dialogue, le débat. Sept arts à même de déployer la parole pour se relier. De valoriser la parole comme socle de notre humanité. Sept arts du sens et du sensible. Des arts du vivant. Des arts de l’autre.

Ces sept arts de la parole forment un tout. Ils constituent un chemin vivant pour la parole, un cycle de vie en écho aux cycles musical (les sept notes de la gamme) ou calendaire (les sept jours de la semaine) – comme les sept couleurs de l’arc-en-ciel.

La parole s’invente et se forme avec la poésie. Elle se construit et se déploie avec le récit. Elle s’incarne et s’adresse avec le théâtre. Elle s’orne et s’opère avec l’éloquence. Elle se formule et se transmet avec la conférence. Elle s’échange et se nourrit avec le dialogue. Elle s’assume et se confronte avec le débat. Bref, la parole vit de l’art et dépérit par incurie.