Créations

Nos créations embrassent les sept arts de la parole, du théâtre à l’éloquence, de la conférence à la poésie. Elles les conjuguent pour faire vivre ensemble les multiples dimensions de la parole, du spectacle-débat à la traversée des sept arts en une journée. Elles offrent des parcours d’expériences : spectacles, ateliers, festivals.

Un festival itinérant : Les Odyssées de la Parole

Les Odyssées de la parole sont un festival itinérant pensé et conçu par le Centre des Arts de la Parole. Chaque Odyssée traverse successivement les sept arts de la parole, rassemblés en une journée comme autant de réponses possibles à un enjeu de société actuel. Elle offre un moment immersif, festif, réflexif et participatif au carrefour de l’art et de la citoyenneté.

Accessibles à tous, les Odyssées de la parole allient parcours individuel et expérience collective. Chaque création se structure autour d’une question fondamentale, confiée au regard d’un artiste.

La première Odyssée de la parole, réalisée par Gérald Garutti, est ainsi consacrée à la question : « Que peut la parole pour s’en sortir ? ». Seront déployés Récit, Conférence, Débat, Poésie, atelier d’Éloquence, Théâtre et Dialogue comme autant d’explorations et d’éclairages possibles.

présentation des Odyssées de la parole

Programmez une Odyssée de la parole

Des conférences : In Vivo

Le CAP propose des cycles de conférences sur les enjeux actuels de la parole, en croisant les regards, de la philosophie à la pop culture, de la littérature au cinéma, du théâtre aux séries. En 2022-2023, notre cycle explorera « les Héros de l’Absolu ».

Les Héros de l’Absolu

Cycle de conférences par Gérald Garutti

Que veulent et valent nos héros et héroïnes ? Quelles aspirations les portent, quelles valeurs les fondent ? Des grandes aventures homériques à Game of Thrones, de la terrifiante Médée à la téméraire Katniss de Hunger Games, de l’irrésistible Don Juan aux impitoyables Underwood de House of Cards, de la sublime Jeanne d’Arc à l’impérial Napoléon, du chevaleresque Robin des Bois au tout-puissant Monte Cristo : qu’ils dominent l’épopée ou la scène, le roman ou l’histoire, le petit ou le grand écran, les héros et héroïnes imposent souvent au monde leur volonté propre. Ils le défient, le contestent, le façonnent. Ils y impriment la marque de leur idéal, de leurs désirs, de leurs fureurs, de leurs valeurs. Comme si rien ni personne ne pouvait les arrêter – hormis la mort. Absolu de la volonté et volonté d’absolu constituent un double fondement de l’héroïsme. Reste à savoir au nom de quel absolu – mythe, principe, salut – ces héros se lancent à l’assaut de l’impossible, risquant leur vie pour réaliser les exploits extraordinaires qui leur vaudront une légende éternelle. Ces conférences exploreront ainsi des valeurs fondamentales de l’héroïsme : la Vengeance, la Résistance, le Mal, le Sacrifice, la Conquête, la Quête, la Providence. Elles évoqueront les héros littéraires, cinématographiques, théâtraux et historiques qui ont poursuivi et incarné ces absolus. Enfin, à travers ces figures mythiques qui ont traversé le temps, nous ferons résonner les enjeux de notre présent en quête d’héroïsme.

Présentation DES CONFÉRENCES

Un spectacle-débat : Chien Blanc

Un spectacle-débat porté par le CAP, mis en scène par Gérald Garutti, adapté de l’œuvre de Romain Gary, autour d’une question centrale : peut-on guérir la haine ?

Los Angeles, 1968. Ancien consul et célèbre écrivain, Romain Gary vit dans une superbe villa avec sa jeune épouse, la star de cinéma Jean Seberg. Un soir d’orage, il trouve devant sa porte un chien perdu – si adorable qu’il le recueille et l’adopte. Jusqu’à ce que ce berger allemand si charmant, devenu soudain enragé, ne se rue sur trois employés – noirs tous les trois. Gary comprend alors qu’il s’agit d’un White dog, un « chien blanc », qui, élevé dans le Sud des États-Unis, a été dressé à tuer des Noirs.

Que faire ? L’abattre ? Le garder ? L’enfermer ? Le transformer ? Contre l’avis de Jack, propriétaire du zoo voisin qui juge le chien irrécupérable, Gary entreprend de le « guérir ». Convaincu qu’on peut le purger de la haine raciale dont il a été pétri, il le confie à Keys, un dresseur noir des plus expérimentés, avec pour objectif de re- dresser l’animal. Peu à peu, Keys semble réaliser des progrès avec le chien. À moins qu’il ne poursuive en secret un tout autre projet…

Dans le même temps, de Los Angeles à Washington, des ghettos de Watts à la Maison Blanche, Romain Gary voit sous ses yeux les tensions entre Blancs et Noirs s’exacerber. Les bavures policières se multiplier. Les crimes racistes proliférer. Les émeutes raciales se déchaîner. Le mouvement des droits civiques se déployer. Martin Luther King et Bobby Kennedy se faire assassiner. Les Black Panthers se radicaliser. Hollywood se mobiliser.

Avec, à ses côtés, à la pointe de la lutte contre la ségrégation raciale – cet héritage ancestral de l’esclavage – sa femme, Jean Seberg, ardente militante en faveur des Noirs américains – elle a d’ailleurs transformé leur domicile en bastion du progressisme antiraciste. Avec, pour ami intime, le leader noir jusqu’au-boutiste Red, qui prône la guerre civile. Avec, pour quasi-filleuls, les deux fils antagonistes de Red, l’un Marine patriote au Vietnam, l’autre déserteur pacifiste à Paris. Avec la surveillance du FBI, qui le traque comme agitateur. Et avec pour contrepoint, de l’autre côté de l’Atlantique, Mai-68 – une révolution parisienne que Gary vit en contraste avec l’explosion américaine et où il brille par son décalage.

Dans cette histoire vraie dont il est le témoin direct et qu’il nous raconte à la première personne, Romain Gary croise tous les acteurs majeurs de ce drame terriblement actuel, des suprémacistes racistes aux bonnes âmes libérales, des objecteurs de conscience aux apôtres de la violence, des autorités dépassées aux médias fascinés. Avec finesse et acuité, avec lucidité et humanité, sans manichéisme, avec profondeur mais non sans humour, Gary nous plonge au cœur des tragédies raciales contemporaines – dans toute leur complexité.

De celles-ci, Chien Blanc expose ainsi les enjeux les plus brûlants, les plus déchirants, les plus urgents. Avec pour questions cruciales ces questions mêmes qui nous hantent aujourd’hui : Peut-on guérir la haine ? Le racisme est-il vraiment une maladie incurable ? Comment dépasser ces antagonismes mortels pour, enfin, apprendre à vivre ensemble ?

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Un spectacle-débat : Anthropos

La nature de l’homme est-elle de dépasser la nature – au risque de la détruire ?

Cette proposition artistique du CAP conjugue un spectacle sur des enjeux actuels essentiels et un débat collectif avec les spectateurs. Avec en question la toute puissance de l’Homme face à la Nature, le sens du progrès, la responsabilité de la transmission, la nécessité d’agir face aux crises humaines et environnementales.

Un père transmet à son fils l’œuvre de sa vie : son entreprise mondiale, Anthropos. À travers cette passation entre les deux dirigeants se joue la confrontation entre deux visions, deux générations, deux univers. Par-delà son triomphe manifeste, quel héritage le fondateur laisse-t-il vraiment à son successeur ? Dans quelle mesure sa création initiale exige-t-elle une transformation radicale pour affronter les défis du présent ? Jusqu’où va la responsabilité du dirigeant ? Car Anthropos est l’entreprise par excellence. Elle a changé le monde. Elle a poussé le progrès à l’extrême et porté l’humanité au plus haut. Au point d’en questionner les fondements mêmes : la nature de l’homme consiste-t-elle à dépasser la Nature, et, au passage, sa propre nature d’homme, ou bien à préserver la Nature et la nature humaine ? Face à cette question, le père et le fils vont devoir, chacun, prendre une décision, aux conséquences vertigineuses.

Texte et mise en scène : Gérald Garutti. Durée : 1h15, suivi d’un débat avec le public.

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Accueillez Anthropos

Une lecture-débat : Manifeste pour les arts de la parole

Gérald Garutti pose dans le Manifeste pour les arts de la parole (paru aux éditions Actes Sud) les fondements d’un humanisme de la parole. Il propose l’art comme solution vitale à une crise cruciale, et définit les arts de la parole comme des arts de construction collective capables de réconcilier la société et de sublimer notre humanité. C’est cette dimension essentielle qui est explorée en dialogue autour du Manifeste pour les arts de la parole, accompagnée d’une discussion sur les arts de la parole et leur vitalité aujourd’hui.
Celle-ci peut s’accompagner de lectures d’extraits (précédemment Marianne Denicourt, Tchéky Karyo, Jacques Martial, Zelda Bourquin), d’un dialogue avec une personnalité (précédemment Cynthia Fleury).